Les cathos aiment-ils The New Pope ?

The New Pope

Les cathos aiment-ils The Young Pope / The New Pope ? Pourquoi les médias chrétiens en parlent-ils si peu ? Boude-t-elle la série d’HBO-Canal+, ou bien… ? Quelles sont les retombées presse de ce côté-là ? Les cathos regardent-ils la télé ou sont-ils du siècle dernier ?

Un sentiment mitigé

Le sentiment global est plutôt mitigé, dirons-nous. L’hebdomadaire Famille chrétienne avait publié une critique de la saison 1 qui s’intitulait (à juste titre ?) Souverains poncifs. Ils fustigeaient une “représentation captieuse, fallacieuse de l’Église” : “Bienvenue au royaume de la caricature et de la provoc ! Le Vatican ? C’est Dallas…” A l’époque, Pèlerin Magazine décrivait Pie XIII comme un pape “imbu de lui-même, vitupérant, cassant, autoritaire et caractériel”. Pour la saison 2, ils se sont tu : un silence très élogieux. Comme d’ailleurs beaucoup d’autres médias catholiques…

Le grand écart

En revanche, du côté de l’hebdomadaire La Vie, sous la plume de Marie Lucile Kubacki, on est dithyrambique. Pas moins ! On cautionne ainsi “une grande série“, “une oeuvre poétique et profonde“, et même “une plongée métaphysique…” : rien que ça ! Sérieusement ? Bah oui…

Citons cet article in extenso :Paolo Sorrentino signe plus qu’une grande série sur les arcanes du pouvoir au Vatican, une œuvre poétique et profonde sur le mal et le combat spirituel. Une plongée métaphysique dans les abîmes de l’âme humaine, haletante comme un thriller, servie par des plans soignés et un casting de rêve : outre John Malkovitch, Jude Law, Silvio Orlando et Ludivine Sagnier, déjà cités, on retrouve Cécile de France, Sharon Stone et Marylin Manson, qui rivalisent de charme et de drôlerie…

Bon, pour la drôlerie, il faudra en reparler : d’ailleurs, quelle différence entre humour et dérision ? La journaliste en poste à Rome évoque tout de même du bout du lèvres que “certaines scènes sont choquantes” (quand on sait qu’un communiqué du diocèse de Venise parle de profanation…), “mais, ajoute-t-elle, les provocations même les plus délirantes de Sorrentino contiennent des questions qui sonnent très juste.” Ah, nous voici rassurés !

Beaucoup de questions sans réponses

Et le journal d’en faire la judicieuse liste :

– Un pape qui ne peut plus exercer son ministère car il est dans l’incapacité de le faire – à l’instar de Pie XIII, en coma à durée indéterminée – cesse-t-il absolument de l’être ?
– Quelle est la frontière entre le péché et la corruption ?
– Dieu « aime-t-il » certains papes plus que d’autres ?
– Qu’est-ce que l’idolâtrie (dans la première saison, Pie XIII refusait les photos et les objets à son effigie, ce qui n’a fait que décupler la fascination pour sa personne) ?
– Faut-il des saints pour gouverner l’Église ?
– Quel est le prix spirituel des nécessaires aménagements diplomatiques et politiques dans la gouvernance de l’Église ?
– Dans quelle mesure le pape doit-il faire de la politique ?
– Jusqu’à quel point un saint peut-il être un grand pécheur ?

Nous tâcherons donc de répondre patiemment à toutes ces questions qu’elle (se) pose. Et qui c’est vrai, méritent d’être abordées  : mais avait-on besoin d’une telle série pour cela ?

En attendant, nous vous proposons ces questions un peu plus terre-à-terre :

Cependant, The New Pope peut donner l’occasion à de nombreux catholiques de témoigner de leur foi en Jésus-Christ, car comme le disait le premier pape de l’Eglise, Saint Pierre, dans sa première lettre apostolique (*) : “Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui en vous, faites-le avec douceur et respect”.

(*) La Bible, première lettre de Saint Pierre chapitre 3, verset 15.

Le pape voyage-t-il à genoux ?

Jude Law, un pape (Pie XII) qui prend l'avion...

Dans la série The Young Pope/The New Pope, le pape Pie XIII (rien à voir avec Pie XII) voyage à genoux. Pire : il y aurait une classe en dessous de la classe économique, où il n’y a même pas de siège mais un simple coussin… ou tapis ? Alors, qu’en est-il vraiment ?

Nous nous sommes renseignés auprès de la Secrétairerie d’Etat de la Cité du Vatican, pardon, non, du Saint-Siège (lire aussi : le Vatican et le Saint-Siège, c’est pareil ?), pour tirer tout cela au clair. En effet, c’est une affaire plus que supprenante de voir le pape voyager à genoux, qui plus est en priant ! (Bien sûr, pour les catholiques, il n’est pas interdit de prier quand on voyage… ni de voyager quand on prie, mais quand-même).

Démenti officieux

Après avoir fait sonner les portables, nous avons donc eu la confirmation du contraire : le pape voyage en réalité soit débout, soit assis. Tout simplement. En voici les preuves…

Sur cette image, on voit bien que le pape voyage assis :

Voici une autre image dans laquelle il voyage debout :

Parfois, il lui arrive même d’assister les pilotes (peut-être a-t-il eu son brevet d’aéronautisme quand il était ado ?) :

Autre précision incroyable : le pape a même son bagage en cabine ! Et n’a pas de jet privé, le Vatican n’étant pas aussi riche qu’on le croit parfois… (lire aussi : Le Vatican est-il riche ?).

Alors voilà, non seulement nous avons les preuves, mais en plus, un expert en sécurité aéronautique affirme que lors du décollage, cette position à genoux n’est pas autorisée par les procédures en vigueur dans l’aviation civile, d’autant que le coussin ne possède pas non plus de ceinture de sécurité. Et comme le pape est très respectueux de la législation, il respecte aussi cette règle-là…

“De fait, pour le moment la classe la plus  basse c’est la classe éco, or dans cette classe, chaque passager a bien un siège attitré”, précise ce spécialiste des voyages papaux. Un autre expert, spécialiste des genoux celui-là, affirme que “cette position n’est pas à garder durant la totalité d’un vol Paris-New-York, et ce même si on porte des bas de contention”. Et comme le pape est très respectueux du corps que Dieu lui a donné, il est aussi très respectueux de la médecine…

Un pape, ça voyage toujours beaucoup…

De fait, un pape, ça voyage beaucoup ! Si on prend par exemple Jean-Paul II, il est passé par 130 pays (sur les 191 que compte la planète), il a parcouru plus d’un million de kilomètres et visité près de 900 villes, ce qui n’est pas rien. D’ailleurs, selon les statistiques du Vatican, Jean-Paul II a ainsi effectué un peu plus de trois fois la distance entre la Terre et la Lune, ou encore près de 30 fois le tour de la Terre ! Il aurait même pu voyager en fusée ou en navette spatiale ! Et oui ! Enfin, si l’on compte ses nombreux déplacements en Italie (près de 150), le pape de la nouvelle annonce de la Bonne Nouvelle (*) a été absent presque trois ans du Vatican… loin de la vision véhiculée par la série The Young Pope / The New Pope, où le pape se la coule douce en buvant du Coca Zéro à la cerise ou en jouant au billard

Pour aller plus loin :

 

(*) pour ne pas dire nouvelle évangélisation, qu’on pourrait confondre à tort avec du prosélytisme…