Les cathos aiment-ils The New Pope ?

The New Pope

Les cathos aiment-ils The Young Pope / The New Pope ? Pourquoi les médias chrétiens en parlent-ils si peu ? Boude-t-elle la série d’HBO-Canal+, ou bien… ? Quelles sont les retombées presse de ce côté-là ? Les cathos regardent-ils la télé ou sont-ils du siècle dernier ?

Un sentiment mitigé

Le sentiment global est plutôt mitigé, dirons-nous. L’hebdomadaire Famille chrétienne avait publié une critique de la saison 1 qui s’intitulait (à juste titre ?) Souverains poncifs. Ils fustigeaient une “représentation captieuse, fallacieuse de l’Église” : “Bienvenue au royaume de la caricature et de la provoc ! Le Vatican ? C’est Dallas…” A l’époque, Pèlerin Magazine décrivait Pie XIII comme un pape “imbu de lui-même, vitupérant, cassant, autoritaire et caractériel”. Pour la saison 2, ils se sont tu : un silence très élogieux. Comme d’ailleurs beaucoup d’autres médias catholiques…

Le grand écart

En revanche, du côté de l’hebdomadaire La Vie, sous la plume de Marie Lucile Kubacki, on est dithyrambique. Pas moins ! On cautionne ainsi “une grande série“, “une oeuvre poétique et profonde“, et même “une plongée métaphysique…” : rien que ça ! Sérieusement ? Bah oui…

Citons cet article in extenso :Paolo Sorrentino signe plus qu’une grande série sur les arcanes du pouvoir au Vatican, une œuvre poétique et profonde sur le mal et le combat spirituel. Une plongée métaphysique dans les abîmes de l’âme humaine, haletante comme un thriller, servie par des plans soignés et un casting de rêve : outre John Malkovitch, Jude Law, Silvio Orlando et Ludivine Sagnier, déjà cités, on retrouve Cécile de France, Sharon Stone et Marylin Manson, qui rivalisent de charme et de drôlerie…

Bon, pour la drôlerie, il faudra en reparler : d’ailleurs, quelle différence entre humour et dérision ? La journaliste en poste à Rome évoque tout de même du bout du lèvres que “certaines scènes sont choquantes” (quand on sait qu’un communiqué du diocèse de Venise parle de profanation…), “mais, ajoute-t-elle, les provocations même les plus délirantes de Sorrentino contiennent des questions qui sonnent très juste.” Ah, nous voici rassurés !

Beaucoup de questions sans réponses

Et le journal d’en faire la judicieuse liste :

– Un pape qui ne peut plus exercer son ministère car il est dans l’incapacité de le faire – à l’instar de Pie XIII, en coma à durée indéterminée – cesse-t-il absolument de l’être ?
– Quelle est la frontière entre le péché et la corruption ?
– Dieu « aime-t-il » certains papes plus que d’autres ?
– Qu’est-ce que l’idolâtrie (dans la première saison, Pie XIII refusait les photos et les objets à son effigie, ce qui n’a fait que décupler la fascination pour sa personne) ?
– Faut-il des saints pour gouverner l’Église ?
– Quel est le prix spirituel des nécessaires aménagements diplomatiques et politiques dans la gouvernance de l’Église ?
– Dans quelle mesure le pape doit-il faire de la politique ?
– Jusqu’à quel point un saint peut-il être un grand pécheur ?

Nous tâcherons donc de répondre patiemment à toutes ces questions qu’elle (se) pose. Et qui c’est vrai, méritent d’être abordées  : mais avait-on besoin d’une telle série pour cela ?

En attendant, nous vous proposons ces questions un peu plus terre-à-terre :

Cependant, The New Pope peut donner l’occasion à de nombreux catholiques de témoigner de leur foi en Jésus-Christ, car comme le disait le premier pape de l’Eglise, Saint Pierre, dans sa première lettre apostolique (*) : “Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui en vous, faites-le avec douceur et respect”.

(*) La Bible, première lettre de Saint Pierre chapitre 3, verset 15.

Souverains poncifs

The_Young_Pope-PieXIIIAlors que The Young Pope débarque sur HBO Canada, nous publions enfin l’avis de l’hebdomadaire catholique Famille chrétienne.  Retour sur The Young Pope, la série choc qui brosse une représentation captieuse, fallacieuse de l’Église.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Canal+ ne s’est pas empressé de nous communiquer les épisodes (envoyés au compte—gouttes alors que la diffusion touche à sa fin) de sa série culte. Les premiers seront les derniers. Famille chrétienne livre donc in extremis ses impressions sur une production qui lui était a priori toute destinée. La chaîne cryptée a eu du pif : cette saga satirique sur l’Église catholique écope d’un triangle, la peine maximale dans notre échelle de cotation, que ni les rares idées conformes à l’enseignement de l’Église, ni la qualité de la réalisation, ni la somptuosité des décors ou le prestigieux casting loués par les critiques ne parviennent à contrebalancer.

Bienvenue au royaume de la caricature et de la provoc. Le Vatican ? C’est Dallas. Un univers impitoyable où fourmillent des cardinaux arrivistes, intrigants, aux mœurs peu reluisantes, et mal intentionnés à l’égard du jeune cardinal américain qu’ils viennent d’élire, certains de pouvoir le manipuler. Bien mal leur en prend. Car Pie XIII (Jude Law) a du caractère. Autoritaire, méprisant, un brin sadique et vaniteux, le « Saint-Père » tourne en rond clope au bec dans ses appartements, ruminant ses mauvais coups plus que ses futures encycliques.

Lire aussi : le pape joue-t-il au billard en fumant sa clope ?

Il prie peu ou de façon outrancière, répète à l’envi qu’il ne croit pas en Dieu, promet la pourpre cardinalice à qui violera le secret de la confession. Certes. le Vatican n’est pas un club de chérubins, mais enfin…
Au fil des épisodes, toutefois, son regard démoniaque s’adoucit, les scènes trash se raréfient. Tiare vissée sur la tête, « Sa Sainteté » n’hésite pas à fustiger l’individualisme de ses ouailles et à condamner l’avortement. Oui, car c’est le portrait d’un pape réac, soucieux de renouer avec les traditions de l’Église préconciliaire que le réalisateur Sorrentino dit avoir dressé.

Lire encore : le pape sort-il souvent d’une piscine tout habillé ?

Un pape incarnant « le germe d’un fondamentalisme catholique que nous excluons a priori, tout comme, il y a cinquante ans, nous aurions exclu le risque d’un fondamentalisme islamique ». Pas moins. Sorrentino, lanceur d’alerte, le Snowden de la catholicité. C’était donc ça ? Alors, disons que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Élisabeth Caillemer

Pour aller plus loin :

Humour et dérision, quelle différence ?

Le pape Pie XIII, dans The Young Pope, reçoit un kangourou en cadeau. Il le libère dans les jardins du Vatican… humour, ou dérision ?

Dans la série The Young Pope, on a souvent bien du mal à distinguer ce qui est drôle de ce qui est de la dérision à l’encontre de l’Eglise, du pape et des catholiques. C’est particulièrement le cas pour l’attitude « machiavélique, vitupérante, cassante, autoritaire, caractérielle » de Pie XIII, pour reprendre les mots du magazine Pèlerin. Alors, peut-on rire de tout ? Quelle est la différence entre humour et dérision ? La réponse du Père Guy Lescanne, théologien et sociologue, librement tirée et adaptée de son livre Petit vocabulaire de Dieu paru aux Editions Salvator.

Peut-on rire de tout ?

Pour ne pas trop vite répondre en me laissant enfermer dans l’air du temps, je formule une première hypothèse : n’y aurait-il pas aujourd’hui trop de dérision… et pas assez d’humour ?

Je ne joue pas sur les mots, surtout quand je pressens qu’il est un mot qui a un bon goût de Dieu, et un autre qui a le mauvais goût du Malin. Il me semble, en effet, que nous soufrons aujourd’hui d’une trop grande confusion entre humour et dérision. Une telle confusion peut être grave. Quand tout peut, d’une manière ou d’une autre, être objet de dérision, il est bien difficile de vivre ensemble.

Qu’il est difficile, pour ne citer que deux exemples, d’oser nouer des relations simples et vraies ou encore de s’exposer dans une prise de responsabilités, quand de telles attitudes font trop systématiquement l’objet de railleries… On peut le vérifier bien souvent, trop souvent, dans notre société médiatique. Mais ce peut être vrai aussi dans l’Église du Christ.

Humour et dérision, deux faux frères

Beaucoup de jeunes, entre autres, sont très vulnérabilisés dans leur capacité à prendre des responsabilités, par cette confusion entretenue entre ces deux « faux frères » que sont l’humour et la dérision, confusion qui menace de freiner, voire de paralyser, bien des engagements. Quel jeune va pouvoir aujourd’hui envisager sereinement de s’engager dans le domaine politique – par exemple – quand la moquerie, dans les médias et ailleurs, vient jeter la suspicion sur toutes celles et ceux qui prennent de telles responsabilités ? (— Y compris au Vatican, ndlr.)

On pourrait poser la même question, pour les vocations, sur les conséquences d’une trop fréquente dérision médiatisée sur l’Eglise en général, et sur les religieuses, les religieux et les prêtres en particulier. Ici comme ailleurs l’humour pourrait faire le plus grand bien, alors que la dérision fait le plus grand mal.

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Le t-shirt de soeur Mary, bras droit du pape, porte l’inscription “je suis vierge mais c’est un vieux t-shirt”. Humour… ou dérision ?

Des points de repère

Je me permets alors de proposer tout d’abord quelques points de repère pour mieux faire la distinction entre l’humour et la dérision et — pourquoi pas ? — mieux réagir.

L’humour instaure ou favorise une prise de distance critique. L’humour est critique, non au sens de dénigrement, mais de discernement. Il invite à voir plus grand et plus loin. Il réussit à marier bienveillance et lucidité. Dans un sens, il est profondément juste, car, avec le sourire, il met chacun à sa place.

C’est ainsi qu’il vise au moins autant celui qui le manie (l’auteur d’un propos plein d’humour), que celui qui le reçoit (son destinataire), et que celui qui en est l’objet (sa cible). L’humour appelle le plus souvent à une saine humilité. En ce sens, les meilleures blagues sont souvent celles où l’on est en capacité de rire de soi-même !

Finalement, nous venons tous de l’humus, tel Adam le terreux. Aujourd’hui comme hier, je suis convaincu, en effet, qu’en nous rappelant que nous sommes humains, l’humour contribue à nous humaniser. Nous manquons vraiment trop souvent d’humour ! Bienheureux ceux qui savent rire d’eux—mêmes, ils n’ont pas fini de s’amuser ! L’humour est plaisant, et il lui arrive même d’être profondément humanisant.

Quitte à me voir reprocher de ne pas être assez « large », de manquer d’ouverture et d’avoir bien des œillères, je poursuis en affirmant que la dérision n’est sûrement pas à mettre à la même enseigne. C’est même l’inverse. En effet, la dérision cherche d’abord l’humiliation de celui, de celle ou de ceux qu’elle vise. La dérision abaisse sa victime. Elle traîne sa proie « plus bas que terre », en lui faisant « mordre la poussière ». La dérision est déplaisante. Et il lui arrive même d’être profondément déshumanisante. Si l’humour permet de prendre de la distance, ne serait-ce qu’en nous permettant de ne pas nous prendre trop au sérieux, la dérision produit l’effet contraire. Elle colle à la peau de celui qu’elle prend comme souffre-douleur.

Je soutiens que la dérision interdit toute prise de distance en enfermant les personnes dans l’ironie. Elle est vite complice du mépris. Elle est souvent cynique. Pensons, par exemple, à certains propos blessants que l’on peut tenir sur des groupes de personnes d’une autre culture ou d’une autre religion… ou même d’une autre « sensibilité religieuse » au sein d’une même Eglise, alors même que les personnes incriminées ne sont pas là pour se défendre, ou pas assez « en force » pour réagir devant un auditoire habilement monté contre elles. (— Nous pensons ici à la puissance médiatique des séries TV face aux petites minorités créatives que nous sommes : c’est un peu David contre Goliath, ndlr.)

Je pense, entre autres ici, aux mauvaises blagues explicitement, ou pire, insidieusement racistes contre les juifs, les musulmans (— on pense aux caricatures sur Mahomet, ndlr) ou bien d’autres.

Il me semble qu’il est un peu facile alors de ne faire porter le chapeau qu’aux médias. Nous avons tous notre part de responsabilité dans une telle confusion entre l’humour et la dérision. (— Annonçons-nous assez l’amour du Christ par ces mêmes médias et Internet ? -ndlr.)

Attention, la Parole de Dieu entre dans le débat !

Je prolonge en vous proposant quelques références bibliques, non d’abord pour étayer mes analyses, mais surtout pour mieux nous laisser « interpeller » par la parole de Dieu (— cette belle lettre d’amour de notre Père céleste, ndlr), pour lui donner d’entrer dans le débat. Comment discerner « évangéliquement » que l’on est bien en train de faire de l’humour et que l’on n’est pas sur la pente de la dérision ?

Il y a tout d’abord cette lame de fond de la Révélation attestée dans les deux Testaments: ce qui vient de Dieu élève et libère l’homme, alors que ce qui vient du Mauvais rabaisse et enferme.

Si l’on peut, dès lors, vérifier que des propos humoristiques contribuent â faire grandir, d’une manière ou d’une autre, ceux qui en sont les auteurs comme ceux qui en sont les objets, il ne m’étonnerait pas qu’ils puissent être comptés au nombre des mots inspirés par Dieu. En revanche, si l’on peut constater que des propos dérisoires abîment l’homme, ils sont alors des maux â mettre sur le compte du Mauvais.

Il me semble aussi que l’enseignement de Jésus sur la reconnaissance des arbres à leurs fruits nous met sur une très bonne piste.

« Il n’y a pas de bon arbre qui produise un fruit malade et pas davantage d ’arbre malade qui produise un bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît au fruit qui lui est propre (…). L’homme bon, du bon trésor de son cœur, tire le bien et l’homme mauvais, de son mauvais trésor, tire le mal ; car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » (La Bible, Evangile de Luc, 6, 43-45).

Invité à plus de lucidité sur les « fruits » de ce que « dit ma bouche », j’accueille alors comme un complément à l’enseignement du Christ ce que Paul nous révèle sur « les fruits de l’Esprit » :

« Voici les fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi. » (La Bible, Lettres aux Galates, 5, 22-23)

Et nous voilà alors mieux armés pour prendre personnellement et ensemble (oui, avec vous, internautes de passage ! – nldr) le chemin de conversion dont notre monde a tant besoin.

Pour « avoir de l’esprit », laissons l’Esprit nous habiter !

Celui qui aspire à devenir le disciple du Christ a, en effet, dans l’enseignement de Paul, je crois, des critères aussi simples que forts pour faire un bon discernement, pour éviter de confondre humour et dérision, pour avoir de l’esprit sans faire du mauvais esprit. Afin de ne pas être trop long (!), j’ai regroupé les fruits cités dans l’épître aux Galates deux par deux pour relire tout simplement nos manières de plaisanter :

1er groupe de fruits : la bonté et la bienveillance

Si je peux vériier que mes blagues – ceci dit sans mièvrerie – respirent la gentillesse, si je peux vérifier qu’elles permettent de mieux apprécier et faire apprécier ceux qui en sont l’objet, si nous pouvons vérifier que nos rires nous donnent d’exprimer un peu de la bonté qui nous habite, cela risque fort d’être de l’humour, à saveur évangélique.

Certes, Dieu seul est bon, mais ne sommes-nous pas créés à son image comme à sa ressemblance ? En revanche, quand nos blagues et nos rires séparent, déprécient, et parfois même excluent certains, à commencer par les plus petits et les plus fragiles, on est, me semble-t-il, sur la pente d’une dérision malveillante, et donc fort peu évangélique (— même pour une série TV, ndlr).

2eme groupe de fruits : la maîtrise de soi et la patience

Si je peux vérifier que mes blagues contribuent, même modestement, à dépasser un énervement maladroit, si l’on peut vérifier que nos rires nous appellent à une humble patience pour les autres comme pour nous-mêmes, cela risque fort d’être de l’humour, à saveur évangélique. En revanche, quand nos blagues et nos rires réveillent des instincts dont nous ne savons pas garder la maîtrise (je pense à la sexualité, mais aussi à la violence ou à la rancune) ou attisent des impatiences vis-à-vis de nous-mêmes ou vis-à-vis d’autres, à commencer par les plus petits et les plus fragiles, on est, me semble-t-il, sur la pente d’une dérision là aussi fort peu évangélique (— bon, inutile ici de se demander si The Young Pope flatte nos bons ou mauvais instincts !… -ndlr).

3eme groupe de fruits : la foi et la joie

Si je peux vérifier que mes blagues sont au service de la vérité, et d’une vérité qui humanise sans écraser parce qu’elle donne d’être paisiblement heureux d’y voir plus clair (— le ciel s’assombrit un peu pour l’Eglise avec The Young Pope, non ?), si nous pouvons vérifier que le rire déclenché ou le sourire suscité rend chacun simplement heureux, ne serait—ce que parce qu’ils aident à ne pas « se prendre la tête », ou se prendre trop au sérieux, cela risque fort d’être de l’humour, à saveur évangélique. En revanche, quand nos blagues et nos rires nous mettent au service du mensonge, quand ils contribuent, même « à petite dose », à déshumaniser en donnant de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’on ne peut plus croire en rien ni faire confiance à personne (et surtout pas au pape ou à l’Eglise, ndlr), on est, me semble-t-il, sur le terrain d’une triste dérision… là encore fort peu évangélique.

4° groupe de fruits : la paix et la douceur

Si je peux vérifier que mes blagues nous mettent, moi et mes auditeurs, bien simplement dans la paix, une vraie paix qui unifie nos vies en douceur, cela risque fort d’être de l’humour, â saveur évangélique. L’humour est plein de douceur, même quand il est rude, au sens où il laisse un bon goût dans la bouche. En revanche, quand nos blagues et nos rires jettent le trouble dans nos cœurs comme dans nos intelligences, en nous endurcissant illusoirement, on est, me semble-t-il, sur le terrain d’une dérision fort peu évangélique. Et on a bien raison de dire qu’il est des blagues qui sont de mauvais goût ! (— Et ce n’est malheureusement pas ce qui manque dans The Young Pope… ndlr.)

Humour rime avec amour!

Mais, au final, c’est même peut-être plus simple encore. Ne compliquons pas les choses. Le fruit, le premier fruit de l’Esprit, c’est l’amour ! Puissions-nous alors être pleins d’esprit ! (d’Esprit ?)

« Et par-dessus tout, revêtez l’amour. C’est le lien parfait. » (La Bible, 1ère lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens, 3, 14)

Mon humour contribue—t-il, même bien petitement, à bâtir un monde où l’amour ne cesse d’être mis à la première place ? Alors, non, on ne peut pas rire de tout ! Et sûrement pas de ce qui rend l’amour dérisoire.

Éteignez la télé, changez-vous l'esprit !

Le pape François, un anti-pape-Pie XIII, d'après le réalisateur de la série The Young Pope

Le pape François, un anti-pape-Pie XIII, d'après le réalisateur de la série The Young Pope
Le pape François, un anti-pape-Pie XIII, d’après le réalisateur de la série The Young Pope

…Et découvrez l’envers du décors, le vrai Vatican et le vrai pape, avec ces propositions à des milliards d’années-lumière de ce que vous avez pu voir dans la série The Young Pope avec ce grand malade de Pie XIII.

Les derniers tweets du pape François


 

Sites et médias du pape François

Appli mobiles du pape François

Revues et mooks sur le pape François

Les 7 rêves de FrançoisLes 7 rêves de François pour changer le monde

Présentation : Sous la forme de rêves (qui ne sont pas les cauchemars de Pie XIII…), en réalité des pistes d’actions très concrètes, les grandes intentions spirituelles portées par ce pape hors-normes. Le magazine est constitué à 99% de magnifiques photos de moments forts ou rares avec le pape François, des images qui s’accompagnent de ses plus belles paroles pour illustrer sa pensée. Une parution d’une grande qualité, d’un contenu riche autant en textes qu’en photos, à lire et à relire…
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Avec The Young Pope, Canal+ aurait un TGV de retard ?

The Young Pope : critique du Figaro Magazine
The Young Pope : la critique du Figaro Magazine

Pie XIII, jeune et tradi ?

Ce n’est pas Alain Posteur qui le sous-entend, mais le Figaro Magazine lui-même, dans une critique parue ces jours-ci. Nous divulguons ici cette dernière en avant-première nationale pour tous les internautes, en particulier pour ceux qui ont des problèmes de vue… avec le commentaire de notre contributeur.

Pie XIII ne figure pas le Dictionnaire amoureux des papes de Bernard Lecomte (à l’inverse de Pie XII, lire ici, ndlr). Ou pas encore. Ce n’est pas un pape de l’Histoire raconté par un écrivain, comme Paul II par Montherlant dans Malatesta ou Borgia par Achard dans La Débauche et Sagan dans Le Sang doré. C’est un pape imaginaire, comme l’Hadrien VII du Baron Corvo (1904) ou le Benoît XVI (hé oui! c’était en 1975) du Pape kidnappé, pièce de Joao Bethencourt.

Pie XIII est le premier pape américain de l’histoire de l’Eglise. Il est jeune et séduisant. Et à l’opposé de l’image que, spontanément, on se fait de lui. C’est à dire qu’il n’est pas moderne. Ni cool. Ni sympa. Ni communicant. Et forçant le trait, c’est l’anti pape François. Son idée est d’entraîner les fidèles sur le dur chemin du salut. Et tant pis pour ceux qui n’en sont pas capables. Nous n’avons pu visionner que quatre épisodes sur les dix. Canal+ n’est pas à la pointe de la technique. Quand France Télévisions ou Arte programment une série, on peut la voir en entier avant d’en parler. Ce qui est préférable.

Néanmoins, pour ce que nous avons pu en voir, ce Young Pope est très recommandable. Paolo Sorrentino a le temps de développer un personnage et une action complexes. Jude Laux en pape, Diane Keaton dans un personnage de religieuse très inspirée de la saoeur Pascalina de Pie XII (? – ndlr.) et toutes les autres sont remarquables dans un film qui ouvre des portes sur les mystères de la foi et ceux, plus profonds encore, de la vie au Vatican.

(Stéphane Hoffmann)

Commentaire de notre contributeur Alain Posteur :

Bon, évidemment, si c’est une série humoristique, on comprend. Cependant, on rejoint cette critique sur le fait que lorsqu’Arte programme une série, on peut la regarder en entier : ainsi, pour Ainsi soient-ils, pas mal de critiques se sont pris les pieds dans le tapis en ayant vu que les deux premiers épisodes… jusqu’à même un festival ayant eu lieu sous le haut-patronage du… Vatican, qui lui attribua le prix du meilleur film catholique !

On ignore aussi ce que veut dire le réalisateur lors qu’il affirme avoir voulu faire un pape « aux antipodes du pape François » (collant donc drôlement à la réalité), ni la raison pour laquelle la série s’intéresse aux scandales de l’Eglise (4e épisode), ni encore ce que peut bien signifier, pour une religieuse au rôle pourtant impeccable (!), le port d’un tee-shirt sur lequel on peut lire « je suis vierge, mais ce tee-shirt est vieux. » Mais bon, c’est vrai que pour le savoir, il faut bien chercher dans les articles de presse, et attendre le 18e épisode, déjà en cours de préparation dans la saison 2… A très vite pour la suite !

Coup de blues sur le Vatican

un-eclair-tombe-sur-la-basilique-saint-pierre-de-rome-le-jour-de-la-demission-du-pape-benoit-xviCa y est, The Young Pope débarque, coup de blues général au Vatican à cause des révélations fracassantes de la série, auxquelles on s’attend forcément : Dieu qui n’aime pas le sexe, foi forcément déconnectée de la raison, richesses et pouvoir du Vatican, hypocrisie des catholiques, vieillesse des cardinaux, mariage des prêtres et pédophilie, mensonges des apparitions, sans oublier misogynie & homophobie de l’Eglise. Bref, tout y passe, autant que possible… notre envoyé spécial vous prépare un papier, merci de revenir demain hors antenne !

En plus, cerise sur le gâteau, on y parle de Coca cherry bu par le souverain pontife (le drame absolu), de piscine (cf “désolé j’ai piscine” – ça calme toujours) et d’une religieuse, Soeur Mary, nouvelle conseillère du pape, qui ressemble étrangement à Soeur Antonietta dans Ainsi soient-ils, mais en version plus italienne et beaucoup moins jeune, même si ça lui arrive de porter un tee-shirt “je suis vierge mais ce tee-shirt est vieux” (sic).

Autre exemple complètement surréaliste (car cette série ne l’est pas du tout), le pape s’est fait installer un espace prière avec tapis pontifical dans son avion (car il en a un !), duquel il prie à genoux pendant les trajets. Et tout un tas d’autres lubies du même genre : tout lui est permis – fumer n’importe où par exemple – normal, c’est lui le chef.

En plus, il n’est vraiment pas sympa : il refuse par exemple à une religieuse l’autorisation de partir assister sa soeur malade, au Sri Lanka. Pour se faire pardonner, il lui fait quand même livrer son cercueil au Vatican, par hélicoptère. Soit 25 heures de vol sans compter les ravitaillements, à la vitesse de 300 km/h et compte-tenu de la distance Colombo-Rome de 7629 km, soit encore une facture de 38000 euros (à 1500 euros l’heure de vol) : ça fait cher le rapatriement, cette religieuse aurait mieux fait d’aller retrouver sa famille. Mais on n’est plus une contradiction près, sans compter non plus le prix de cette contradiction, la location d’un hélicoptère pour un tournage étant très onéreuse. (Il est vrai cependant que le réalisateur Paolo Sorrentino disposait du budget pharaonique de 35 millions d’euros, soit un petit 1/7 du budget du Vatican, pour faire pareil, mais en faux, bien sûr !). Rien que cette histoire, ça nous a trop donné le cafard ! Vous comprenez ? Pub Kleenex.

Bref, il se murmure aussi qu’une deuxième saison est déjà en préparation dans ces tuyaux percés : donc beaucoup, beaucoup de pain sur la planche de salut en perspective !

On vous propose donc de participer à la série en nous envoyant vos scoops, infos truculentes, papiers en tout genre, sur tous ces sujets : on prend tout, du moment que ce n’est pas trop mal écrit. Petit détail : nous prévenir par télégramme, on n’a pas Internet, ici.