Pie XIII, jeune et tradi ?
Ce n’est pas Alain Posteur qui le sous-entend, mais le Figaro Magazine lui-même, dans une critique parue ces jours-ci. Nous divulguons ici cette dernière en avant-première nationale pour tous les internautes, en particulier pour ceux qui ont des problèmes de vue… avec le commentaire de notre contributeur.
Pie XIII ne figure pas le Dictionnaire amoureux des papes de Bernard Lecomte (à l’inverse de Pie XII, lire ici, ndlr). Ou pas encore. Ce n’est pas un pape de l’Histoire raconté par un écrivain, comme Paul II par Montherlant dans Malatesta ou Borgia par Achard dans La Débauche et Sagan dans Le Sang doré. C’est un pape imaginaire, comme l’Hadrien VII du Baron Corvo (1904) ou le Benoît XVI (hé oui! c’était en 1975) du Pape kidnappé, pièce de Joao Bethencourt.
Pie XIII est le premier pape américain de l’histoire de l’Eglise. Il est jeune et séduisant. Et à l’opposé de l’image que, spontanément, on se fait de lui. C’est à dire qu’il n’est pas moderne. Ni cool. Ni sympa. Ni communicant. Et forçant le trait, c’est l’anti pape François. Son idée est d’entraîner les fidèles sur le dur chemin du salut. Et tant pis pour ceux qui n’en sont pas capables. Nous n’avons pu visionner que quatre épisodes sur les dix. Canal+ n’est pas à la pointe de la technique. Quand France Télévisions ou Arte programment une série, on peut la voir en entier avant d’en parler. Ce qui est préférable.
Néanmoins, pour ce que nous avons pu en voir, ce Young Pope est très recommandable. Paolo Sorrentino a le temps de développer un personnage et une action complexes. Jude Laux en pape, Diane Keaton dans un personnage de religieuse très inspirée de la saoeur Pascalina de Pie XII (? – ndlr.) et toutes les autres sont remarquables dans un film qui ouvre des portes sur les mystères de la foi et ceux, plus profonds encore, de la vie au Vatican.
(Stéphane Hoffmann)
Commentaire de notre contributeur Alain Posteur :
Bon, évidemment, si c’est une série humoristique, on comprend. Cependant, on rejoint cette critique sur le fait que lorsqu’Arte programme une série, on peut la regarder en entier : ainsi, pour Ainsi soient-ils, pas mal de critiques se sont pris les pieds dans le tapis en ayant vu que les deux premiers épisodes… jusqu’à même un festival ayant eu lieu sous le haut-patronage du… Vatican, qui lui attribua le prix du meilleur film catholique !
On ignore aussi ce que veut dire le réalisateur lors qu’il affirme avoir voulu faire un pape « aux antipodes du pape François » (collant donc drôlement à la réalité), ni la raison pour laquelle la série s’intéresse aux scandales de l’Eglise (4e épisode), ni encore ce que peut bien signifier, pour une religieuse au rôle pourtant impeccable (!), le port d’un tee-shirt sur lequel on peut lire « je suis vierge, mais ce tee-shirt est vieux. » Mais bon, c’est vrai que pour le savoir, il faut bien chercher dans les articles de presse, et attendre le 18e épisode, déjà en cours de préparation dans la saison 2… A très vite pour la suite !