Dans la série The Young Pope, le pseudo-pape Pie XIII, sous les traits de Jude Law se confesse plusieurs fois, sans jamais se trouver le moindre péché ou exprimer des regrets – ce qui ne l’empêche pas, comble du farfelu, de recevoir l’absolution, c’est-à-dire le pardon de Dieu. Mais au fait, quel est exactement le rôle du prêtre dans la confession, qu’on appelle aussi « sacrement de réconciliation » ? La réponse du Père Jean Legrez, tirée de 100 questions sur l’Eglise (Editions Artège), au chapitre « Dieu pardonne-t-il ? ».
Jamais le Christ n’a pardonné à une foule, il a multiplié les pains pour une foule, mais il a toujours pardonné, dans un dialogue personnel. Nous avons tous finalement besoin d’entendre de la bouche d’un frère, qui a reçu les pouvoirs de pardonner, cette parole de Jésus à la femme adultère: «Va et ne pèche plus. » Donner ce pardon est un acte du ministère du prêtre, dans lequel ce dernier se sent, en réalité, totalement dépassé. C’est vraiment l’un des mystères les plus bouleversants de la vie du prêtre.
Nous avons tous besoin de nous savoir aimés et de nous l’entendre dire. L’amour n’est pas une abstraction. Il doit résonner à nos oreilles pour aller jusqu’au plus profond de notre cœur. Jésus a toujours pardonné dans un dialogue personnel et c’est pour cela qu’aujourd’hui encore, l’Église ne s’estime pas le droit de pardonner de manière collective si ce n’est dans les cas limites où le bateau coule, où l’avion tombe…
Le prêtre est aussi ministre de la miséricorde (c’est-à-dire de l’amour plus fort que la haine, de l’amour par dessus tout, si l’on peut dire, ndlr). Il n’est pas là pour condamner, il est là pour dire à celui qui veut se confesser de tout son coeur : « Tu as péché, mais sache que le cœur de Dieu est plus grand que ton cœur, sache que tu es aimé, que tu es sauvé, que tu es pardonné. Tu peux te relever, le Christ, ton Sauveur, te relève. Il a versé son sang pour toi sur la croix qui ouvre à l’humanité, le paradis, le cœur du Père. »